Comment rentabiliser vos side projects ?

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Ce billet s’adresse à toutes les personnes qui, comme moi, ont un jour eu un « side project » sur lequel ils ont passé une quantité significative de temps… pour au final le laisser tomber et rien en faire !
Il s’adresse en particulier à toutes les personnes qui durant le confinement se sont adonnées à ce type d’occupation.

Mais tout d’abord, commençons par le commencement, voulez-vous : qu’est-ce qu’un « side project » ?

D’après cet article de 2019 :

Le side project est un projet créatif qui n’a pas de rapport avec son job, ou, s’il en a, est une initiative personnelle et pas une demande de son employeur.

CadrEmploi.fr

La particularité de cette définition, et ce qu’il faut absolument retenir ici, est la notion « d’initiative personnelle » ; en effet, celle-ci implique une association, tant pour l’impulsion initiale que le résultat final, totale entre votre projet et votre personne.

Pourquoi est-ce tellement important ? Et bien tout simplement parce que tous les retours que vous allez avoir sur le projet, seront liés à votre image ; et cela va former le début de rentabilité de votre projet.

Everything start with why

Avant de s’attaquer aux différentes formes que peut prendre la rentabilité pour votre projet, je pense qu’il est important de commencer par vos motivations.
D’ailleurs, si vous n’êtes pas familier avec le titre de cette section, je vous recommande de prendre quelques minutes, après avoir lu l’article hein, pour regarder le TedTalk de Simon Sinek associer à cette citation ; il y a également un livre, mais c’est moins long en vidéo !

La curiosité

De part mon métier, et la nature de mon travail, je suis sans cesse en train de baigner dans les dernières technologies, frameworks… pour la plupart, je n’ai pas le temps de me former dessus ; mais lorsque je repère quelque chose de très prometteur, comme Flutter, je me trouve « une excuse » sous forme d’un side project pour le tester !

C’est d’ailleurs la meilleure manière de se former : prendre un sujet qui nous passionne, fixer comme contrainte « je dois le faire avec ça » et foncer !

Malheureusement, j’ai énormément de mal à être « mon propre client » : je n’arrive pas me poser des questions de manière objective, tirer la moindre goutte de la problématique énoncée et reformuler mes objectifs de manière simple.
Si vous avez le même problème, je vous conseille de trouver quelqu’un qui a le même intérêt que vous sur le sujet, et de lui demander d’être votre client.

La frustration

Vous trouverez peut-être ça ridicule, mais la frustration est un excellent moteur, peu importe le sujet… Vous ne me croyez pas ? Demandez donc aux fondateurs d’Uber :

Comme dans toutes les histoires enchantées, Uber est né lors d’une nuit enneigée à Paris en 2008, alors que Kalanick et son ami Garrett Camp n’arrivaient pas à attraper un taxi. Les deux se sont alors promis de trouver une solution avec une application révolutionnaire. La promesse était extrêmement simple : pousser un bouton et trouver une voiture.

Traduit de l’article de Vanity Fair

Il est peu probable que votre side project donne naissance à une société de plusieurs milliards, il ne faut jamais dire jamais, mais je pense que vous avez compris l’idée.

L’argent

Quoi de plus normal que de vouloir mettre du beurre dans les épinards à la fin du mois ? Il est vrai qu’un side project peut s’avérer être une source de revenus supplémentaires ; surtout si l’on parle de SaaS ou de projets autonomes.

Cette motivation est un excellent point de départ néanmoins, je vous conseille d’en d’autres pour consolider le tout :

  • le retour financier est rarement immédiat, et pourrait vous pousser à abandonner le projet en cours.
  • il y a généralement un effort supplémentaire à faire côté marketing, votre app ne va pas se vendre toute seule.
  • les revenus peuvent être fluctuants (publicité, trafic…) et vous décourager.

L’entraide

Lorsque je parle de l’entraide, je parle autant d’un projet purement bénévole pour une association, que de la participation à un projet Open Source que vous admirez.

Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas rémunéré pour un projet en particulier, que vous ne tirerez pas une certaine rentabilité de celui-ci ; je vous explique tout cela dans la prochaine partie !

Les différentes formes de rentabilité

Le premier réflexe, lorsque l’on parle  « rentabilité » , est de penser « argent » , et quelque part ce n’est pas complètement faux. Il s’agit d’ailleurs d’un des moyens les plus plaisant, à mon humble avis, d’être récompensé pour un projet !

Heureusement, ce n’est pas le seul type de compensation que l’on peut espérer tirer de nos projets ; laissez-moi vous montrer à quoi vont vous servir vos side projects !

Génération d’opportunités

C’est quelque chose que l’on calcule généralement assez peu en se lançant sur un side project, car nous n’évaluons nos opportunités qu’à posteriori, mais votre projet va certainement vous mettre en contact avec d’autres personnes.

Probablement, auront-elles des intérêts autour de la thématique du projet, un besoin sur la technologie utilisée pour le réaliser, ou encore vous contacterons pour un autre projet sur le même sujet.

La vie est faite de rencontres et d’opportunités, mais en exprimant votre personnalité à travers vos projets et votre contenu, il est possible d’influencer tout ce hasard.

Impact sur votre jauge de crédibilité

Chaque projet que vous menez à bien, et dont vous parlez publiquement, est un nouveau tampon de certification que vous ajoutez sur votre personne.
Aux yeux des autres, le simple fait de lancer publiquement votre projet est en soi une différence vis-à-vis d’autres personnes possédant les mêmes compétences que vous.

D’ailleurs, je le glisse ici, mais j’en reparlerai plus tard, les compétences que vous allez acquérir en menant à bien votre projet sont également une forme de rétribution de votre projet ; un peu comme les muscles que vous allez développer en vous entraînant régulièrement !

Si vous êtes intéressés par cette théorie, je vous invite à dévorer l’excellent article de Valentin Decker sur le sujet, dont le sous-titre résume bien la thèse :

Les projets sont les nouveaux diplômes de notre économie numérique et mondialisée. Ceux qui l’ont compris sont démesurément récompensés : ils apprennent sans cesse de nouvelles choses. Construisent leur réseau. Attirent des opportunités. Et inventent leurs propres règles du jeu.

Valentin Decker – SauceWriting

L’aspect pécuniaire

Il est temps que nous abordions le premier aspect sous-entendu que nous avions évoqué plus haut : l’argent.
Alors comment pouvez-vous monétiser votre projet ? Il n’y a pas de réponse magique, malheureusement ; tout va dépendre du type de projet dont il s’agit !

Prenons, vraiment au hasard, le cas d’une app mobile ; une fois votre concept suffisamment abouti, et un nombre de personnes intéressé suffisant, il devient possible de proposer de la publicité dans votre application.
Ou si celle-ci apporte un service vraiment important pour vos utilisateurs, il est possible de proposer un abonnement !
La meilleure solution pour le savoir, reste encore de demander à vos utilisateurs ce qu’ils préfèrent.

Je conçois que cela puisse paraître « contre-intuitif », mais si vous souhaitez monétiser votre app cela vous permettra de vous confronter à la seule vraie règle du marché :

Combien les gens sont-ils prêts à payer pour le service que vous apportez ?

Aller au bout de son projet

Vous avez démarré votre projet, l’excitation et la découverte sont à leur paroxysme… et un jour la flemme vous rattrape, vous n’avez pas le temps aujourd’hui ou vous avez autre chose à faire.
Vous venez d’entrer dans la nouvelle, et probablement dernière, phase de votre projet : l’abandon.

Cela paraît évident dit comme ça, mais si vous n’allez pas jusqu’au bout de votre projet vous ne le rentabiliserez jamais.

En faire une habitude

Afin d’éviter le type d’excuse basé autour du temps, ou du manque de possibilité, il faut que vous fassiez de la réalisation de votre projet une habitude.
Ce que j’entends par là, c’est qu’il faut vous créer un automatisme vis-à-vis de cette occupation ; orienter une action ou un moment précis de votre journée vers la concrétisation de votre but.

Alors j’entends déjà les « je ne peux pas consacrer deux heures chaque soir après le travail à mon projet », et ça tombe bien, car ce n’est pas ce que je vous demande.
Je vous demande de faire au moins une action tous les jours (par exemple un commit), et de profiter de l’élan lorsque vous en aurez l’envie ; cela vous permettra de créer une habitude, un rituel.

Ne vous mettez pas trop la pression sur l’objectif, il sera toujours temps de l’améliorer plus tard ; c’est comme pour la salle de sport : le plus dur, c’est d’y aller !

Dépasser le besoin de perfection

Un autre aspect qui fait des ravages parmi les side projects est le besoin de perfection ; vous savez les petits « il manque un truc », « c’est pas fini, je ne peux pas sortir ça »…

Rien de plus classique qu’un créateur qui souhaite sortir la version parfaite de son projet du premier coup ; c’est d’ailleurs la cause de décès de plus d’une start-up : on a plus d’argent pour aller au bout !

Je comprends que cela puisse paraître contre-intuitif comme conseil, surtout après le paragraphe sur votre jauge de crédibilité ; néanmoins, il est important que vous compreniez ceci : avoir des retours constructifs le plus tôt possible sur votre projet est essentiel !
Cela marquera la fin d’une phase de construction, vous permettra de respirer et vous galvanisera pour passer à la suite.

Si vous ne me croyez pas moi, écoutez Reid Hoffman le fondateur de LinkedIn :

Si vous n’avez pas hone de la première version de votre produit, c’est que vous l’avez lancé trop tard.

Reid Hoffman – Traduit de l’anglais

Garder le focus

Le dernier point que je vous conseille de surveiller pour mener à bien votre projet : ne vous dispersez pas sur des tas de projets en même temps !

Je suis conscient que cela est plus difficile pour certains qui ont tendance à faire plusieurs choses à la fois, comme certains de mes amis multi-potentiels…
Néanmoins, il est essentiel de lancer une première version de votre projet actuel avant d’envisager de passer à un autre ! Notez donc votre idée sur un papier que vous ressortirez plus tard, cela soulagera votre esprit.

Cette dévotion comporte de nombreux avantages dont vous pourrez facilement tirer parti :

  • votre second projet deviendra une récompense, et donc une source de motivation supplémentaire, de votre projet initial.
  • vous évitez le changement de contexte entre les projets et donc la perte d’énergie associée à celui-ci.
  • vous n’abandonnerez pas votre projet initial en vous disant « je finirais plus tard ».

En définitive

Concentrez-vous sur la raison initiale de votre projet, le pourquoi, puis venez ajouter des couches sur cette base solide jusqu’à créer un contexte favorable à l’éclosion de votre side project !

Si le concept « d’habitude minimaliste » vous a interpellé, ou si vous avez besoin d’en apprendre plus sur la gestion de votre motivation, j’en profite pour vous recommander cette chaîne Youtube (en anglais) qui m’inspire au quotidien 😉

Cet article a été initialement rédigé pour la plateforme des Déconfinés de l’IT.
N’hésitez pas à aller consulter les excellents contenus (articles, vidéos, ressources…) de celle-ci !

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